
Le petit pont d’un passé qui me ressemblais, je le traverse lors de moments poétiques, quand du cœur léger s’évaporent les mots. Je tourne alors le dos au petit ruisseau du passé aux reflets si rassurant.
Les amants écrivent sur de jeunes bambous la Cantonaise de leurs amours pour qu’au fur et à mesure que la tige grandisse, leur romance grandisse de même. Ils ne savent pas alors, que les jardiniers bienveillants coupent les plantes d’un coup de Parque, quand elles nuisent aux autres ou à l’harmonie de l’ensemble.
Le petit pont d’un futur qui me ressemblait, je le traverse en silence quand j’ai le courage de voyager et de découvrir la vie. Je laisse alors derrière moi le petit ruisseau de l’avenir dont le courant produit la musique habituelle qui berce mon inconscient.
Le vent fait siffler les feuilles des ginkobilobas, qui font une musique nouvelle, qui donne le pas à ma plume. À chaque instant, la Cantonnaise continue sous une forme différente, pour les uns avec la douceur d’un battement de cœur, pour les autres suivant les aléas d’un esprit qui commande.
Deux petits ponts que je traverse avec soin et dont je reviens sans même m’en rendre compte; deux petits ponts, sous l’ombre bien enracinée du banian qui, magnanime, protège les fleurs et les enfants.